La France, grâce aux bonnes performances des rosés de Provence, conforte sa position de premier producteur et consommateur mondial de vin rosé en 2015, selon les dernières données communiquées par le Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence (CIVP). Avec 7,3 millions d'hectolitres (Mhl) produits lors des dernières vendanges, le pays représente plus du tiers des volumes mondiaux (36%), suivi par l'Espagne (19%) et les États-Unis (15%). En y ajoutant l'Italie, ces quatre nations vinifient à elles seules 80% des volumes mondiaux de rosé.
L'Hexagone est aussi le premier exportateur de vin rosé au monde en valeur (30%), avec un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros l'an dernier. Sur ce total, 45% sont réalisés avec les rosés de Provence. «Le pays profite d'un créneau porteur, souligne Alain Baccino, président du CIVP. Entre 2002 et 2014, la consommation mondiale de vin a augmenté de 20%, et le rosé représente 10% de cette consommation mondiale».
Un chiffre d'affaires de plus de 670 millions d'euros
Dans ce segment de marché en croissance, les ventes de rosé de Provence ont explosé depuis le début des années 2000. Il y a d'abord la forte image de marque de ce terroir ensoleillé, dont le savoir-faire dans le vin rosé remonte à plus de 2600 ans. Par ailleurs, la filière a joué la carte de la qualité et de la différenciation en misant sur le haut de gamme pour mettre au point un vin bien identifiable par le consommateur: un vin parmi les plus pâles au monde, sec et sans trop de sucre ajouté. «Le rosé de Provence est une locomotive des échanges internationaux, les volumes exportés ont été multipliés par 4 depuis 2002, indique Alain Baccino. On vend hors de nos frontières 160 millions de bouteilles avec un prix moyen de 4,2 euros pièce, ce qui nous classe par rapport à autres concurrents sur le segment haut de gamme». Soit un chiffre d'affaires de plus de 670 millions d'euros.
Les professionnels ont aussi innové en sortant un nouveau conditionnement: un magnum de 1,5 litre, (l'équivalent de 2 bouteilles), au prix moyen de 13,4 euros. «Le magnum se vend bien comme cadeau pour faire plaisir à un proche, ou alors entre amis pour faire la fête en boîte de nuit», indique Jean-Jacques Breban, en charge du commerce au CIVP.
Sur le marché national où une bouteille vendue sur trois est du vin rosé, cette montée en gamme est payante. En dix ans le prix a augmenté de 60%, dont 5% encore cette dernière année, à 4,47 euros le prix moyen d'une bouteille de Rosé de Provence AOP. Enfin d'ici deux ou trois ans, le consommateur français devrait voir apparaître dans les rayons du vin rosé à fines bulles haut de gamme. «Le dossier est prêt, c'est un long travail de recherche. Nous allons le présenter à l'INAO. En fonction de la réponse, nous pensons sortir un rosé effervescent d'ici deux à trois ans», prévoitÉric Pastorino, secrétaire général du CIVP. Les consommateurs sont prêts. Selon l'observatoire mondial des vins rosés, près d'un consommateur sur deux pense que c'est une bonne idée. La même proportion pense aussi que les viticulteurs de Provence pourraient devenir les spécialistes de ce type de produit comme ils le sont pour le magnum.
Source : le Figaro Vins